Esclavage
En effet, l'obligation ne constituant pas un titre de propriété, mais s'interprétant comme tel, elle permet de maintenir, à la fois l'interdiction formelle de l'esclavage, et les garanties permettant de le mettre pratiquement en œuvre.
Une économie parallèle
Ce sont surtout les habitants des catacombes qui sont victimes de l'esclavage : Hydrox est peu regardante sur leur sort, de sorte que les irradiés sont régulièrement capturés et vendus, en toute illégalité, par des aventuriers ou, le plus souvent, par des militaires ou les déportés eux-mêmes[1], au marché de Ground 0. Ils nourissent ainsi une économie informelle. Dans les niveaux supérieurs, les acquisitions d'esclave sont habituellement couvertes par des contrats d'obligation frauduleux.
Les irradiés pratiquent également l'esclavage, avec leurs propres règles, variables d'un clan à l'autre.
Les esclaves sont marqués au nom de leur propriétaire ou à l'emblème de sa famille ou son clan. Ils sont identifiés, à Ground 0, par une puce RFID biométrique, et en sous-sols ou dans certaines colonies par des tatouages tribaux, voire marqués au fer rouge.
Une pratique pas si marginale, aux frontières de la légalité
Bien qu'officiellement interdit, l'esclavage pour dettes est toléré à Ground 0, uniquement si le propriétaire est un patricien et que l'esclave ("obligé", ou "débiteur") n'en est pas un. Les esclaves des hauts-quartiers appellent généralement leur propriétaire leur "créancier", ou plus rarement leur "obligataire". Du point de vue des patriciens, cette mise sous tutelle est souvent considérée comme une forme de protection accordée au débiteur par le créancier en échange de bons et loyaux services, de sorte que ces derniers se considèrent comme accordant ainsi des faveurs aux classes les plus défavorisées, voire faisant œuvre de charité. Bien souvent, le débiteur est réellement tributaire du créancier pour sa survie, n'ayant pas les moyens de subvenir à ses besoins.
L'essentiel des relations qu'entretiennent entre-eux les patriciens est commercial. Ainsi, un patricien n'invite jamais à déjeuner : chacun paie sa part. Tout "cadeau", comme tout "service", doit avoir une contre-partie monnayable, si ce n'est en crédits sonnants et trébuchants. En l'absence d'une telle rétribution, une obligation peut être annoncée, contestée et/ou reconnue (éventuellement par une tierce partie garante ou indépendante). Ce qui détermine l'appartenance à la classe des patriciens est la capacité à régler ses obligations en crédits monétaires. Un patricien perd son statut lorsque il est ruiné. Il est alors expulsé des hauts-quartiers, ne pouvant plus payer son loyer. Tant qu'il lui reste des crédits, ces derniers sont automatiquement ponctionnés par Hydrox ou la Banque, qui règle les différents commerciaux[2]. Ses biens et obligés peuvent également être confisqués. Une fois privé de ressources, il perd son statut de patricien, et ses obligations, ne pouvant plus être rachetées, peuvent se transformer en un véritable asservissement. Ces cas sont très rares, les patriciens bénéficiant de rentes, grâce aux placements procurés par Hydrox, et aux "taxes", s'apparentant parfois à un véritable rançonnage, qu'ils prélèvent arbitrairement sur les classes inférieures. Ils peuvent toutefois survenir lorsque un patricien se montre peu-coopératif et/ou commet de manière répétée des incivilités, un système de crédit social influant fortement sur les revenus et la convertibilité des capitaux[3] (inversement, ce crédit social permet aux habitants des bas-quartiers d'améliorer dans une certaine mesure leur condition ; sont en revanche exclus de ce système les déportés, détenus et irradiés des catacombes, qui évoluent en milieu carcéral ou dans des zones abandonnées ou confinées - hors du droit). Si le coût de petites infractions est très élevé pour un habitant des bas-quartiers, il est largement absorbé par les fonds et revenus des patriciens. En règle général, un patricien perd son patrimoine lorsque Hydrox décide de le sanctionner, estimant qu'il a commis une faute grave, est gênant, voire tout simplement ne lui est pas utile, ou pour servir d'exemple pour calmer les ardeurs de patriciens récalcitrants. Son loyer peut alors être augmenté, ses placements perdus, ses avantages supprimés, des frais supplémentaires s'appliquer sur toutes ses transactions, etc. jusque à ce qu'il ne lui reste plus le moindre capital, l'obligeant à se réfugier aux étages inférieurs et le rendant corvéable. Il est également possible que des patriciens ayant fait défection aient été déportés dans les ghettos. L'on n'a en revanche aucune connaissance de cas de déporté ni d'irradié étant devenu patricien. De plus, les rapports de forces et la relation de dépendance mutuelle qui unit Hydrox inc. à son personnel qualifié contraignent la firme à une certaine prudence dans ses rapports avec le gouvernement civil et les patriciens. De ce fait, la mobilité sociale est extrêmement réduite.
Théoriquement, une fois les dettes, avec leurs intérêts, remboursées, l'obligation est levée et le débiteur, désormais considéré comme autonome, doit être libéré, ce qui ne signifie pas forcément une amélioration de son sort, puisque il perd du même coup sa protection éventuelle. L'obligation peut en effet couvrir une période de temps, fixée ou indéterminée, durant laquelle le débiteur travaille pour le créancier, pour régler une dette passée, ou en échange d'un toit et/ou de nourriture. La dette peut également être morale, et donner lieu à des litiges quant à l'évaluation des compensations, qui sont tranchés par la Banque, une antenne du gouvernement provisoire, composée d'une cour et d'une administration, avec son personnel militaire. À la fois juge, partie, et intermédiaire, la Banque prête des fonds aux patriciens, et arbitre les relations commerciales. Dans les faits, elle sert essentiellement de courroie de transmission, à soutenir les hiérarchies en place, et entretenir le clientélisme en arrosant les patriciens sur les fonds d'Hydrox inc.
Les verdicts de la Banque sont habituellement exprimés en crédits, la sentence étant généralement exécutée automatiquement, par prélèvement ou virement de fonds. Si les crédits sont insuffisants ou bloqués, une obligation est prononcée.
Nuances entre l'esclavage et l'obligation
L'obligation est donc, foncièrement, une dette, soit mutuellement reconnue, soit explicitée par la Cour bancaire. Il s'agit d'une obligation de remboursement qui n'est pas acquittée par un règlement financier. De nombreux patriciens ont un nombre variable d'obligés, qui indique leur statut social. L'obligation tient à la fois de l'esclavage - pourtant formellement interdit - du clientélisme, et de la vassalité de type médiéval. Elle constitue un bricolage réglementaire destiné pour Hydrox à réguler un état de faits s'étant développé dans les fumées de l'Holocauste.
Ce type de contrats puise sa légitimité dans sa reconnaissance par Hydrox, et s'enracine dans les relations de dépendance factuelles liées aux ressources matérielles et relationnelles dont ont pu disposer les futurs patriciens durant et juste après l'Apocalypse, leur permettant d'agréger et maintenir autour d'eux un semblant de structures sociales. C'est pourquoi beaucoup sont des cadres de l'entreprise ou ont travaillé pour elle, ce qui leur a initialement donné accès aux infrastructures, accès qui, monnayé, leur a permis d'agréger des obligations.[4]
La tolérance d'un système d'esclavage formellement considéré comme illégal s'enracine ainsi dans une interprétation floue des "contrats d'obligation", dont Hydrox elle-même détient une grande part - quoiqu'elle n'en fasse pas usage. Ces contrats ne sont en effet pas reconnus comme une forme d'esclavage, bien qu'ils s'y apparentent le plus souvent dans les faits, Hydrox fermant généralement les yeux sur les abus. L'esclave, dans ce système, n'est donc, en théorie, pas considéré comme la propriété de son créancier mais comme son "obligé". Cela n'empêche pas les créanciers d'agir en pratique comme de véritables maîtres.
La seule véritable distinction pratique entre l'esclavage et l'obligation réside dans le droit de vie et de mort du créancier sur le débiteur, que ne confère pas le contrat d'obligation[5]. Cependant, le contexte de l'après-guerre fait que les autorités ferment régulièrement les yeux sur les disparitions au sein des classes populaires, a fortiori parmi les déportés. Ce d'autant plus que les disparitions en question sont, selon la rumeur, bien souvent imputables à Hydrox incorporated. La plupart du temps, les autorités ne contrôlent pas l'origine du débiteur[6] et de la dette, ce qui permet la traite des habitants des catacombes. Les patriciens qui se font prendre à exploiter un débiteur fictif (c'est à dire dont la dette est frauduleuse) s'exposent toutefois, en théorie, à des amendes et à la confiscation du débiteur. Celui-ci ne refait pas toujours surface. De plus, il arrive occasionnellement que ce motif d'inculpation serve de prétexte à Hydrox pour arrêter, détenir à sa discrétion, et/ou exécuter un patricien pour quelque raison occulte, souvent liée à des affaires de corruption. Hydrox peut détenir un suspect à sa discrétion, sans limite de durée, ni qu'aucun observateur ne puisse être imposé. En tout état de cause, il est déconseillé et même dangereux de mettre à mort un habitant de Ground 0 city sans l'aval d'Hydrox, lequel est dans de nombreux cas tacite, puisque bien souvent implicitement déterminé par le statut de l'assassin et celui de la victime, ainsi que par l'intérêt que peut avoir la victime pour la firme. Ainsi, abattre un irradié n'a pas de grande conséquence, tandis que tuer un patricien est passible de mort, puisque il a toujours le droit de contester ou de racheter ses obligations selon les termes et taux fixés par Hydrox, qui est clémente envers cette classe. Ainsi, un patricien ne peut être tué, sinon par Hydrox[7], et ne peut être incarcéré que par la firme ou la Banque. S'en prendre à un déporté est hasardeux, certains d'entre-eux ayant une grande valeur pour la firme.
En outre, la Banque peut racheter une dette contractée entre deux personnes. De même que le gouvernement, les membres de la Cour et du Conseil d'Administration Bancaire sont traditionnellement choisis, ou au moins validés par Hydrox, et peuvent être proposés par des patriciens.[8] Ils font la plupart du temps partie du personnel qualifié d'Hydrox, généralement affecté à des fonctions d'encadrement. En effet, les fonds propres de la Banque sont eux-mêmes prêtés par la firme, de même que ses infrastructures, de sorte qu'elle en est entièrement dépendante, lui est totalement inféodée, et qu'en théorie, toute personne endettée vis à vis de la Banque est liée à Hydrox par un "contrat d'obligation" similaire à celui qui lie tout obligé à son créancier. Ce contrat, pouvant être implicite voire unilatéral[9], s'apparente dans les faits, sinon de droit, largement à l'esclavage traditionnel.
Dans les zones qu'elle contrôle, à ce jour, Hydrox n'a toutefois jamais revendiqué son droit d'obligation, contrairement à la plupart des créanciers - classe qui s'identifie peu ou prou à celle des patriciens. Cette obligation demeure donc théorique, mais son application pèse sur les classes populaires comme une épée de Damoclès. Ainsi, la frontière est très floue, entre l'administration carcérale du complexe, justifiée par l'État d'urgence devenu permanent, et la propriété pure et simple des corps. D'autant qu'un grand nombre de créanciers travaillent pour Hydrox, occupant notamment des fonctions scientifiques, bureaucratiques, militaires ou de police[10], et se trouvent donc en position de pouvoir - et de pouvoir faire légalement usage de la force - à l'égard des débiteurs[11].
À l'inverse des relations de servitude obligataire ayant cours dans les niveaux d'habitation, l'esclavage pratiqué par les irradiés en sous-sol n'est pas contractuel. De-même, il n'est pas rare qu'aux niveaux anciens détenus et déportés, des hommes, femmes ou enfants soient maintenus par des gangs ou des caïds dans des relations de servitude appuyées sur la seule violence physique, de-même que sont fréquents les rapines, les viols, le meurtre et le rançonnage. Hydrox ne fait en effet pas appliquer le droit dans ces zones plus ou moins abandonnées, sinon ponctuellement, lors de raids militaires. 0utre la force brute, et notamment les conflits inter-claniques, fournissant des prisonniers de guerre, chez les irradiés, l'un des premiers motifs de servitude est la dette de sang ou d'honneur.
L'expérimentation humaine : une pratique connue mais non reconnue
Sans évoquer explicitement le droit d'obligation, certains cadres d'Hydrox ont laissé entendre que les expériences menées dans les ghettos, certes officieusement mais néanmoins notoirement, pourraient trouver une légitimité dans l'échange "équitable" entre, d'une part, la protection et l'assistance fournies par Hydrox inc. aux rescapés, d'autre part la mise à contribution de ces populations pour assurer un confort basique aux habitants de Ground 0 city, ceci dans un contexte de survie précaire, de traumatisme collectif et d'une crainte généralisée de pénuries, ainsi que sous les menaces écologiques et l'hiver nucléaire dont seul le dôme protège les rescapés. Il faut noter qu'Hydrox, sans s'en cacher, n'a toutefois jamais officiellement reconnu mener ces expériences, et que leur ampleur est largement sous-estimée. Hydrox se présente en effet comme une "grande sœur bienveillante", voire une mère pour ses "protégés", et assume avoir dû faire des choix difficiles pour le bien de tous. La propagande mettant en avant le sens du sacrifice se heurte toutefois aux stratégies de survie individuelles qui animent une société aux abois. Dans ce contexte, le sort des déportés et irradiés étant indifférent à la population de la surface, il est commode d'exploiter cette ressource de sorte à ce que les classes populaires puissent se sentir à son égard privilégiées[12], tenues dans un juste mélange de crainte et de confiance restant indéterminé et confus tant que la réalité demeure sous le tapis, car constamment menacées de devenir l'autre, anonyme, dont l'exploitation forme le réel soubassement du système social[13].
Au delà du discours conventionnel[14], il est par ailleurs de notoriété publique qu'il vaut mieux éviter de poser des questions.
Informations dévoilées durant la saison 2 (second et troisième épisodes)
Notes et références[modifier]
- ↑ Un réseau de chemins clandestins empruntant notamment divers conduits d'aération, d'évacuation, et des zones condamnées, permet aux dealers des sous-sols de se rendre à Ground 0 city, certains finissant même par y tenter leur chance, venant grossir la foule des sans-logis qui se masse dans ses bas-quartiers. Les routes empruntées par les trafiquants sont difficilement praticables, et le risque de tomber sur une patrouille d'Hydrox ou un groupe d'irradiés réduit fortement l'espérance de vie de ceux qui s'y aventurent. La plupart de ceux qui s'y sont risqués n'en sont jamais revenus. Néanmoins, quelques trafiquants et passeurs se targuent d'exercer depuis longtemps leur activité, particulièrement lucrative. Pour autant, l'on ne s'étonne généralement pas de la disparition de l'un ou l'autre de ces risque-tout.
- ↑ La Banque intervient essentiellement dans les litiges opposant plusieurs patriciens. Lorsque elle est sollicitée pour arbitrer un différent entre un patricien et un non-patricien, elle tranche systématiquement en faveur du patricien. Toutefois, des jugements surprenants ont très occasionnellement concédé des indemnités ou la levée d'obligations à des habitants des bas-quartiers, en raison d'une instrumentalisation de l'arbitrage par des patriciens siégeant à la Cour ou proches du CA de la Banque, liée à des affaires de corruption ou des différents d'ordre privé. Hydrox a quant à elle rarement recours à cette procédure, et la tolère mal, car elle remet en cause la hiérarchie qui assure la stabilité du système. La firme recourt généralement à d'autres procédés pour éliminer un patricien. Des analyses contestées rapportent toutefois au moins un cas d'ingérence de la firme dans une conciliation opposant un patricien à un grand nombre d'obligés, et estiment qu'à cette occasion, Hydrox aurait "sacrifié" des patriciens pour calmer une situation qui menaçait de dégénérer en soulèvement populaire, aux premiers temps de l'"obligationariat", selon la formule employée par ces auteurs. Mais c'est en général dans des affaires opposant des patriciens à d'autres patriciens que la compagnie apporte son expertise.
- ↑ Un crédit de civilité est généralement tout simplement échangeable, voire automatiquement échangé en crédit monétaire ; inversement une perte de crédits sociaux est bien souvent traitée comme une obligation classique, son montant étant prélevé, assorti de frais de dossier, sur le compte monétaire du débiteur. À la discrétion de la Banque - et donc d'Hydrox - un taux de change peut être appliqué.
- ↑ Typiquement, des rescapés hébergés dans les locaux d'Hydrox transformés en quartiers d'habitation provisoires ont placé sous leur protection et leur dépendance des personnes parquées, durant la construction du dôme, dans les camps et ghettos situés sur le site qui allait devenir les bas-quartiers de Ground 0 city. De-même, une économie informelle s'est peu à peu développée sur la base d'échanges illégaux entre gardiens et rescapés : nourriture, cigarettes, couvertures, mais également actes de violence, tolérance de crimes ou rançonnage - tout étant monnayable en ces temps de crise. La classe des patriciens a ainsi émergé d'une oligarchie largement appuyée sur des pratiques mafieuses. Sans pouvoir parvenir à l'endiguer, Hydrox a peu à peu partiellement régulé le marché noir, et développé les infrastructures de Ground 0 city, en s'appuyant sur la double légitimité de la mise à disposition de son complexe et du partenariat en forme de reconnaissance mutuelle passé avec le gouvernement civil, ainsi que sur les relations hiérarchiques liées à l'emploi massif des patriciens par la firme, les plaçant de facto dans une position de subordination. Il faut rappeler qu'Hydrox possédant un monopole industriel et toutes les infrastructures, elle contrôle, outre l'administration de ses locaux, l'ensemble de l'économie légale - mais elle maîtrise également remarquablement bien le marché noir, aussi bien en termes de régulation que d'information : Hydrox sait en général qui fait quoi, qui parle à qui, et c'est la firme qui détermine le degré de liberté accordé à cette économie informelle, qui sert à la fois de soupape de sécurité et de levier d'action "souple". Au plan juridique, la firme est le seul réel employeur, les quelques entreprises existant légalement en étant en règle général des filiales, quand elles ne s'apparentent pas au marché noir. L'obligation est devenue le maillon essentiel de cette association d'Hydrox et des patriciens, fondée sur une communauté d'intérêts et leur interdépendance - les patriciens recevant leurs subsides d'Hydrox, dont ils font tourner les infrastructures, assurant essentiellement des fonctions d'encadrement. Ce type de contrats, qui permet de blanchir facilement les transactions et contraintes informelles, règle toutes les relations marchandes et contractuelles, donc dans ce système, à peu de choses près, l'ensemble des rapports interindividuels et plus largement des transactions micro- comme macro-économiques.
- ↑ Des litiges portant sur des prélèvements d'organe ont fait l'objet de jugements contradictoires par quelques cours détachées.
- ↑ Plus précisément, les vérifications d'usage consistent à s'assurer que l'obligé n'est ni un patricien, ni enregistré dans un certain nombre de fichiers. Cette procédure est relativement automatisée.
- ↑ S'appuyant sur les principes de la sécurisation de ses infrastructures, de la délégation d'autorité, et de la sûreté générale - c'est à dire des patriciens, et surtout du gouvernement.
- ↑ Il est juste de dire que ces différentes institutions ne sont que des façades consacrées uniquement à la légitimation juridique des actes et décisions d'Hydrox.
- ↑ La Cour bancaire ayant à charge, ou bien de l'expliciter, ou bien de le réfuter. Traditionnellement, les litiges mettant en cause deux patriciens sont examinés avec soin par la Banque : ils bénéficient d'un traitement plus attentif que ceux impliquant un patricien et un non-patricien, systématiquement tranchés en faveur du patricien par des cours détachées, largement automatisées. D'eux-memes, les déportés ne s'adressent en général pas à la Banque, qui n'est de toute manière pas encline à examiner leurs demandes : la gestion de la situation des habitants des niveaux inférieurs se réduit la plupart du temps à des opérations de maintien de l'ordre.
- ↑ Ces deux dernières fonctions étant dans les faits complètement confondues.
- ↑ Que l'on peut réellement considérer comme une classe sociale homogène, constituée principalement des habitants les plus pauvres de la surface. Certains auteurs y incluent les déportés et les irradiés, mais il est généralement admis que ceux-ci forment une classe à part, caractérisée comme étant, ni productive, ni consommatrice, mais privée de droit - hors du droit : de facto propriété d'Hydrox et donc à sa disposition. Toutefois, malgré le confinement des ghettos, les trafics et une certaine tolérance assurent une légère porosité entre les classes des déportés et des débiteurs des niveaux d'habitation.
- ↑
- ↑ C'est ainsi, en un sens, le refoulement des sous-terriens qui assure primairement la cohésion sociale.
- ↑ « Il n'y a pas d'expérimentation humaine à grande échelle. Je reconnais des incidents, sur lesquels la lumière devra être faite, et lors desquels la responsabilité d'Hydrox n'a pas été engagée. Nous travaillons évidemment de concert avec les autorités pour prévenir ce genre d'incidents [...] Par ailleurs, si de telles pratiques étaient avérées - et elles ne le sont pas - elles seraient menées d'une manière conforme au droit et à notre objectif d'assurer la survie de la race humaine, ainsi que la sécurité et la douceur de vivre aux rescapés de l'Apocalypse. » (X. Lepoux, Ground 0's chief happiness officier, ex-directeur général d'Hydrox France. Trad. de la langue commune.)
- ↑ C'est à dire, proprement, en dehors de la protection du droit.
- ↑ Le plus souvent par une de ses antennes territoriales.